Alternatives aux Sacs en Plastique
L’importance d’adopter une approche régionale pour lutter contre la pollution plastique au sein de l’industrie de la mode.


La pollution plastique est devenue l’un des défis les plus concrets et les plus urgents de notre époque. Face à la pression et aux attentes des clients et des autorités réglementaires, les marques sont en quête de solutions.
Le déploiement de campagnes visant à réduire, réutiliser, recycler et lutter contre les déchets sauvages a permis d’attirer l’attention sur l’action individuelle. Mais aujourd’hui, le constat est simple : en concentrant nos efforts sur la fin de vie des emballages, nous sommes loin de résoudre le problème de la pollution plastique, et risquons de passer à côté des enjeux et de l’impact de ces déchets à base de pétrole sur le changement climatique.
Pour relever les défis que pose le plastique en matière de pollution et d’environnement, nous devons nous efforcer de trouver des solutions en amont, bien avant que l’emballage ne se retrouve entre les mains des consommateurs. C’est pourquoi, au cours des derniers mois, nous avons travaillé main dans la main avec les membres du Fashion Pact et des partenaires consultants pour lutter contre la pollution plastique à l’échelle de l’industrie.
Ces emballages sont omniprésents dans le secteur de la mode. Ils permettent de protéger les vêtements tout au long de la chaîne d’approvisionnement, et sont souvent jetés puis remplacés à différentes étapes. Malgré leur rôle essentiel dans la protection des matières, des vêtements et des accessoires, le plastique finit généralement à la poubelle après utilisation ou dans des systèmes de recyclage locaux défaillants à travers le monde, se retrouvant ensuite dans les rivières, les océans et d’autres milieux.
Afin de bâtir une industrie de la mode éco-responsable et neutre en carbone, le Fashion Pact met tout en œuvre pour soutenir l’économie circulaire et répondre à ces enjeux. Avec nos membres, nous avons étudié les impacts qu’impliquerait le remplacement des sacs en plastique par des alternatives en papier (recyclé et non recyclé, kraft et transparent).
Bien que ce type de processus ait ses limites et ne reflète pas pleinement les conditions de marché, nous sommes parvenus à plusieurs conclusions majeures en articulant nos recherches autour d’actions et de régions clés.
Impact Sur Les Émissions De CO2
Les marchés de fin de vie (pays d’élimination des déchets) ont un impact considérable sur l’empreinte des emballages et la pollution plastique dans l’environnement.
La Chine affiche le taux de recyclage des emballages à base de polyéthylène basse intensité (LDPE) le plus élevé (33 %), tandis qu’aux États-Unis, 78 % des emballages LDPE finissent en décharge et 3 % seulement sont recyclés.
Pour les solutions à base de papier, les pays européens recyclent presque deux fois plus que les États-Unis (30 % contre 17 %), tandis que le recyclage semble absent en Chine. En effet, 70 % des déchets papier et carton du pays sont jetés, le reste étant incinéré pour valorisation énergétique.
De manière générale, les pays européens ont tendance à afficher des ratios déchets/énergie plus élevés que les États-Unis ou la Chine.
La production et la transformation des matières premières sont les deux étapes du cycle de vie d’un sac ayant le plus d’impact, aussi bien au regard du changement climatique qu’en termes de changement d’usage des sols.
La production et la transformation des matières premières en sacs représentent une part majeure de l’empreinte carbone globale.
Si nous voulons minimiser l’empreinte carbone de la production d’un sac, nous devons tenir compte de deux facteurs importants : la quantité élevée de matières recyclées dans le sac et la faible consommation d’énergie.
Pollution Plastique
L’intensité de fuite peut énormément varier, même entre les pays européens.
La moyenne européenne s’élève à 13 % pour ce type d’emballage en plastique, allant de 2 % au Danemark à 57 % en Roumanie. En Italie, la fuite de plastique est environ 50 % supérieure à la moyenne européenne.
Principaux Résultats
- La production d’éthylène représente 50 % de l’empreinte carbone globale des sacs plastiques. Il s’agit de la principale source d’émissions de gaz à effet de serre.
- Pour les emballages en papier transparent, l’énergie nécessaire à la production de papier à partir de pâte de bois contribue majoritairement à l’empreinte carbone et représente jusqu’à 70 % de l’empreinte carbone totale (selon les pays d’élimination des déchets). Quant aux sacs en papier kraft, le ratio déchets/énergie est plus équilibré.
- La pâte de bois représente plus de 97 % de l’utilisation des sols pour les sacs en papier. Une partie peut être récupérée si l’emballage est recyclé en fin de vie.
- Si le plastique est l’emballage qui émet le plus de CO2 d’après notre évaluation, le sac en papier transparent a globalement un impact plus important dans les pays où une grande part des déchets est mise en décharge (70 % en Chine par exemple). En effet, en se décomposant dans ce type d’environnement, un sac en papier libère dans l’atmosphère une grande quantité de méthane qui n’est pas captée.
- Pour les sacs en plastique, tous les pays concernés par l’élimination des déchets démontrent une fuite de plastique dans l’environnement. L’intensité de fuite varie de 3,5 à 21,7 %.
- Près de 3 fois plus de sacs en plastique finissent dans l’environnement en Chine par rapport aux États-Unis.
- L’origine et l’essence du bois influencent considérablement l’usage des sols. Nous avons basé notre évaluation sur la moyenne européenne pour la pâte de bois kraft blanchie et le papier kraft (à base de pin), mais il aurait fallu idéalement avoir à disposition l’ensemble des données primaires pour générer un meilleur modèle.
- La production de papier transparent est particulièrement gourmande en énergie et affiche donc une forte intensité carbone. Elle nécessite 4 fois plus d’électricité et de chaleur que la production de papier kraft vierge. Il est très probable que la production en série des fournisseurs ait été trop faible et n’ait pas été à l’échelle d’une production industrielle plus importante.
Recommandations
Tous les marchés
- Inclure autant de matières recyclées (plastique, papier) que possible
- Exploiter les énergies renouvelables et éviter les matières premières d’origine fossile
- Supprimer les emballages à usage unique
- Utiliser de la pâte de bois d’épicéa et certifiée FSC au lieu de la pâte de bois de pin pour le papier
Europe et États-Unis
- Les emballages en papier sont l’alternative idéale au plastique, tant pour le changement climatique que pour l’utilisation des sols.
- Les emballages en plastique 100 % recyclé constituent la deuxième meilleure option et peuvent être envisagés dans les pays qui présentent un faible taux de fuite de plastique s’il n’est pas possible d’opter pour le papier.
Chine
- Utiliser des emballages en papier et engager des démarches REP pour développer leur collecte et leur recyclage
- Utiliser des emballages en plastique et prendre des mesures REP pour réduire la fuite de plastique